31/05/2014
Simulacron 3
Si le cyberpunk est associé à William Gibson et son célèbre Neuromancien, considéré comme modèle-type du genre, il conviendrait toutefois d'honorer l'auteur de ce roman culte qui bien avant Gibson (dont l'oeuvre fut écrite en 1980) avait déjà développé ici le thème de la cyber-réalité dans un monde sombre. En effet, tout ce qui caractérise le cyberpunk (futur proche, technologies avancées, intelligence artificielle, grandes firmes cupides, anti-héros, pessimisme) se trouve ici. Alors que l'inventeur de Simulacron 3, un simulateur d'environnement total vient de décéder dans des circonstances étranges, son assistant, Douglas Hall, prend la relève et s'aperçoit assez vite que les projets de la REACO, la puissante firme qui détient le projet ne sont pas aussi nobles que ne voudrait le faire croire l'ambitieux président de celle-ci, Horace P. Siskin,
Le terme "cyberpunk" fut utilisé pour la première fois par Gardner R. Dozois. Dans un article publié le 30 décembre 1984 dans le Washington Post et intitulé "SF in the eighties", il qualifiait l'oeuvre de Gibson et d'autres auteurs (notamment Bruce Sterling) de cyberpunk. Précédemment, le terme fut employé pour la première fois en novembre 1983 par l'auteur américain Bruce Bethke comme titre d'une de ses nouvelles.
Du coup, les auteurs des années 60, abordant ce même thème mais indirectement et sans le nommer, furent considérés comme les inspirateurs du genre cyberpunk. On citera parmi eux Philip K. Dick bien entendu, dont les fameux mondes parallèles auront inspiré plus d'un auteur. Daniel F. Galouye se situe dans cette vague des années 60. Sa courte carrière (il décède à l'âge de 46 ans), le fait d'une part qu'il ne fut pas exclusivement auteur de science-fiction (il était également reporter) et d'autre part qu'il habitait à la Nouvelle-Orléans (ayant du coup moins de visibilité que d'autres écrivains basés à New-York ou en Californie) expliquent vraisemblablement une faible notoriété. Ce qui n'empêcha pas cette oeuvre d'être adaptée, en mini-série télévisée (Le monde sur le fil) par Rainer Werner Fassbender en 1973, et en film (The Thirteenth Floor) par Josef Rusnak en 1999. Il publia au total cinq romans dont les mémorables Simulacron 3, et Le monde aveugle (1961). Considéré culte a posteriori, Simulacron 3, précurseur du genre, est assurément à redécouvrir. J. N
Daniel F. Galouye, Simulacron 3, FOLIO SF, 2010, 261 p.
Publié pour la première fois en 1964 sous le titre original Simulacron 3.
13:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : simulacron 3, daniel f. galouye, cyber-punk, monde virtuel, mondes parallèles, science-fiction
19/02/2012
Le voyageur de l'inconnu
Alors qu'il parcourt en voiture l'autoroute près de San Francisco, Jim Parsons se retrouve soudain happé par un tourbillon grisâtre et se retrouve projeté dans le futur. Un futur bien étrange où l'art obscur de se donner la mort a suppléé la soif de vivre... Le pire est que notre anti-héros (marque de fabrique chez Philip K. Dick) n'en est pas au bout de ses peines et va se retrouver par la suite et à plusieurs reprises téléporté dans différents espaces temporels... De quoi faire passer les déplacements à plusieurs niveaux des protagonistes du film Inception (2010) pour des promenades de santé... Au menu, mondes parallèles et délires spatio-temporels, thèmes fétiches de la première période d'écriture (les années 60) du spécialiste es Science-Fiction made in US le plus atypique. J. N
Philip K. Dick, Le voyageur de l'inconnu, Le Masque, Science-Fiction, 1974, 253 p.
Titre original : Dr. Futurity (paru pour la 1ère fois en 1964).
18:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philip k. dick, le voyageur de l'inconnu, dr. futurity, mondes parallèles
16/10/2011
Au bout du labyrinthe
Un groupe d'humains est envoyé sur la planète Delmak O, sans savoir pourquoi ni quoi y faire. Tous possèdent des compétences pointues qui semblent inutile dans ce lieu hostile où ces colons vont très vite se rendre à l'évidence d'un univers changeant selon sa propre logique mais également en fonction de la psychologie des protagonistes. Luttant contre des ''bizareries'' comme l'"Edifice", un psychofaçonneur (il faut être Philip K. Dick pour inventer des noms pareils) ou encore un destructeur de formes, ils se rendent compte qu'ils ne sont plus capable de discerner le virtuel du réel. Entre distortions de la réalité et délires mystiques, un classique de l'auteur.
Auteur culte de science-fiction, Philip K. Dick - que nous ne présentons plus - est célèbre pour avoir révolutionné la littérature SF en y incorporant le thème des mondes parallèles, que l'on retrouve dans la quasi-majorité de ses romans ou nouvelles (2). Il a influencé nombreux auteurs de science-fiction, entre autres William Gibson et Christopher Priest. Il a également été adapté au cinéma (souvent maladroitement, il faut le reconnaitre) et ses thèmes de prédilection ont influencé un nombre incroyable de longs métrages. Pour ne citer que ceux-là : Matrix (Wachowski brothers), Videodrome (David Cronenberg), Dark City (Alex Proyas), The Truman show (Peter Weir), Donnie Darko (Richard Kelly), 12 monkeys (Terry Gilliam)... ainsi que l'oeuvre de David Lynch.
Philip K. Dick, Au bout du labyrinthe, Le Livre de Poche, 1972, 220 p.
Titre original : A maze of death (publié pour la 1ère fois en 1970).
(1) Entre autres, Ajdustement Team, A scanner Darkly, Radio Free Albemuth, Siva, The Man in the High Castle, The three stigmatas of Timothy Aldrich...
17:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philip k. dick, a maze of death, au bout du labyrinthe, christopher priest, william gibson, matrix, inception, dark city, richard kelly, a scanner darkly, science-fiction, mondes parallèles, david lynch, david cronenberg, terry gilliam, videodrome, donnie darko, 12 monkeys
05/10/2011
Futur intérieur
Dans un monde post-moderne au bord de l'apocalypse, un groupe de scientifiques est projetté dans le futur dans le but de mettre en place une société utopique, dépourvue des grands maux que connaît la Terre (guerres, famines...). C'est le projet Wessex. Pour Julia Stretton, cette réalité alternative est devenue une réalité lui permettant de vivre pleinement sa vie. Mais tout bascule pour elle lorsque Paul Mason, un ex-amant, devenu patron de la boîte qui finance le projet, décide de la rejoindre dans ce monde virtuel où les identités des protagonistes ne sont pas nécessairement ce qu'elles sont dans le monde réel.
Consacré sur le tard, Christopher Priest est désormais considéré comme l'un des auteurs britanniques de science-fiction les plus originaux. Son thème de prédilection est la perception de la réalité ainsi que la confusion entre mondes parallèles. Cette caractéristique en fait le succésseur de Philip K. Dick, précurseur et spécialiste incontournable en la matière, dans la littérature SF. Le monde inverti (1974, Prix British Science Fiction), La Séparation (Prix British Science Fiction en 2002, Grand prix de l'imaginaire en 2002, et Prix Arthur C. Clarke en 2003), et Le Prestige (Prix World Fantasy du meilleur roman en 1996) sont ses oeuvres les plus marquantes. La dernière citée a été adaptée au cinéma en 2006 par le réalisateur américain Christopher Nolan. Avec J.G Ballard, Brian Aldiss et John Brunner, Priest fait partie de la vague britannique qui renouvella la science-fiction dans les années 70.
Christopher Priest, Futur intérieur, Gallimard, Folio SF, 2005, 330 p.
Titre original : A dream of Wessex (publié pour la première fois en 1977).
18:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : science-fiction, christopher priest, futur intérieur, a dream of wessex, philip k. dick, mondes parallèles, le monde inverti, j.g ballard, la séparation, le prestige, christopher nolan